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Monday, March 16, 2009

Longue vie à l'Irak!


"Longue vie à l'Irak",

Mountazer al-Zaïdi, le journaliste irakien de 30 ans rendu célèbre dans le monde entier pour avoir lancé ses chaussures à la tête de George W. Bush, a été condamné jeudi à Bagdad à trois ans de prison par la Cour criminelle centrale d'Irak.

Le verdict a été lu en présence du seul accusé et de ses 25 avocats, la famille et les journalistes étant interdits d'accès à la salle d'audience.

Mountazer al-Zaïdi, accusé "d'agression contre un chef d'Etat étranger lors d'une visite officielle" et détenu depuis la mi-décembre dans une prison de la Zone verte, le secteur ultra protégé de Bagdad, avait plaidé non coupable à l'ouverture de l'audience.

Le journaliste, qui travaille pour Al-Baghdadiya, une chaîne irakienne basée au Caire, risquait jusqu'à 15 ans de prison.

"Longue vie à l'Irak", s'est écrié le journaliste à l'énoncé du verdict par le juge Abdel Amir al-Roubaie, a dit son avocat Yahia Attabi à l'AFP, ajoutant qu'il serait fait appel du jugement.

Selon la défense, le juge a expliqué qu'il avait tenu compte de la jeunesse de l'accusé et du fait qu'il s'agissait de sa première condamnation.
Les réactions
L'arrestation du journaliste avait suscité des manifestations de masse dans le monde arabe, mais depuis décembre, les rassemblements au nom de Mountazar al-Zaidi ont réuni peu de monde. A Sadr City, des fidèles ont scandé vendredi des slogans réclamant sa libération et brûlé des drapeaux américains après la prière, dans une manifestation devenue hebdomadaire.
"On se demande bien sur quelle loi le juge a fondé sa sentence. Est-ce que ce verdict a été pris pour satisfaire leurs maîtres", demandait de son côté cheikh Abdul-Hadi al-Mohammadawi dans son sermon à Koufa, un autre fief de Moqtada al-Sadr. "Pourquoi vous ne jugez pas les Américains qui tuent le peuple irakien de sang froid?".
Des religieux chiites irakiens ont appelé lors de la prière du vendredi à la libération du journaliste Mountazar al-Zeidi, condamné la veille à trois ans de prison pour avoir jeté ses chaussures contre George W. Bush, alors président américain, lors de sa visite à Bagdad.
Dans son prêche dans le quartier chiite de Sadr City à Bagdad, Cheikh Suhail al-Iqabi, un partisan de l'imam radical Moqtada al-Sadr, a dénoncé "un verdict contre le peuple irakien qui refuse l'occupation américaine de l'Irak". Il a demandé aussi que soient libérés les partisans de Moqtada al-Sadr incarcérés et tous ceux s'étant opposés à la présence militaire américaine dans le pays.
"C'est un tribunal politique", a accusé son frère Oudaï. "Mountazer est traité comme un prisonnier de guerre".

Environ 200 personnes, des proches de M. Zaïdi, des journalistes et des avocats ont assisté à l'audience devant la Cour criminelle centrale qui juge habituellement les affaires de terrorisme.

Dans la confusion régnant au sortir de la salle d'audience, la famille et les journalistes avaient initialement entendu les avocats annoncer "quatre ans de prison", suscitant des cris de "c'est un tribunal américain, fils de chiens!" parmi la foule.

Ouvert le 19 février, le procès de Mountazer al-Zaïdi, inconnu jusqu'à son lancer de chaussures, le 14 décembre, en pleine conférence de presse de l'ex-président américain et du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, avait été ajourné en raison d'un débat sur la nature de la visite de M. Bush.

La défense du journaliste voulait prouver que M. Bush effectuait une visite surprise et non "une visite officielle" et ainsi invalider les chefs d'accusation.

En ouvrant la séance, le juge a annoncé que l'ancien président américain avait bien effectué une "visite officielle" selon les informations fournies par le gouvernement irakien.

Le 19 février, M. Zaïdi avait justifié son acte par l'extrême émotion qu'il avait ressentie face "au responsable des crimes commis en Irak".

"Il est le plus grand responsable des meurtres commis contre mon peuple et j'ai donc modestement voulu faire quelque chose pour les victimes", avait-il dit. "Il parlait des victoires et des réussites (américaines) en Irak mais moi ce que je vois en matière de réussite, c'est un million de martyrs, le sang versé, les mosquées perquisitionnées, les Irakiennes violées, les Irakiens humiliés".

Il s'était levé et avait crié au président américain qui effectuait une dernière visite en Irak: "c'est le baiser de l'adieu, espèce de chien", avant de lui lancer ses chaussures. Celles-ci n'avaient pas atteint leur cible.

Le journaliste a assuré avoir été "battu et torturé à l'électricité après l'incident par un général".

Ses frères avaient annoncé qu'ils tentaient de faire traduire M. Bush, Nouri al-Maliki et ses gardes du corps pour "torture" devant une cour belge ou espagnole.

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