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Wednesday, September 15, 2010

Le Yemen....2/2


Le Yémen, Le pied de nez de Ben Laden à ses

anciens parrains Part 2/2

René Naba | 11.09.2010 | Paris

I- Le Yémen, banc d’essai de la nouvelle doctrine militaire américaine de la guerre clandestine, «La Doctrine Obama».

L’attentat manqué d’un nigérian sur un avion à destination de Detroit (EU), en décembre 2009, quatre mois après l’attentat manqué contre un prince saoudien responsable de la lutte contre le terrorisme en Arabie saoudite, le Prince Mohamad Ben Nayef Ben Abdel Aziz, a ravivé les craintes des Américains et relancé leur intérêt vers le Yémen, redoutant que ce pays ne servent de repaires aux hommes d’Al Qaida dans la péninsule arabique. L’attentat anti saoudien du 27 Août 2009 a d’ailleurs été revendiqué par le responsable régional d’Al Qaida, Nasser Al Whayshi, alias Abou Bassir, tout comme d’ailleurs l’attentat contre le destroyer «US Cole» dans le port d’Aden, en 2000. Désigné dès lors comme cible prioritaire par les Américains, Abou Bassir a été tué trois mois après sa revendication de l’affaire de Detroit. Depuis 2009, soit en moins d’un an, les autorités saoudiennes auraient déjoué quatre attentats contre le prince Mohamad, un record mondial difficilement égalable.

L’attentat de Detroit a servi de déclencheur à la mise en œuvre de la nouvelle doctrine américaine de la guerre clandestine contre le terrorisme, dont le Yémen en constitue le banc d’essai. La doctrine Obama préconise le recours à de petites unités mobiles de para commandos pour des opérations spéciales affectées à la traque des dirigeants d’Al Qaida du Pakistan au Maghreb, à l’Ouganda en passant par la Somalie, le Kenya, ainsi que l’ensemble des pays du Sahel (Algérie, Mali, Mauritanie) et de l’Asie centrale. Moins coûteuse en termes de budget et d’images, s’appuyant sur la collaboration des entreprises de travaux publics opérant dans la zone, elle vise à se substituer à la doctrine Bush. L’une des principales bévues de cette nouvelle guerre américaine, passée inaperçue au sein de l’opinion publique arabe et internationale, aura été d’ailleurs la mort du préfet du district de Maareb le 25 Mai 2010, victime collatérale d’une intervention clandestine américaine. L’homme négociait avec Al Qaida le dégagement du mouvement de la zone dont il a la responsabilité. Sa mort a soulevé un vent de révolte au sein de sa tribu qui a été, depuis lors, discrètement indemnisée par l’administration américaine. Depuis la mise en route de cette doctrine Obama, trois dirigeants d’Al Qaida ont été tués au Yémen, le chef régional, Nasser al Whayshi, et Nasser al Chihri, à Rafda, et Jamil al Anbari, le 24 mars 2010, selon le quotidien transarabe paraissant à Londres «Al Qods al Arabi» (16 Août 2010).

Le dispositif américain est complété en Afrique orientale par la base aéronavale de Diego Garcia dans l’Océan indien et par la co-location de la base française de Djibouti «Le camp Lemonier». La base de Djibouti permet ainsi aux Etats-Unis et à la France de dominer l’extrémité orientale de la vaste bande pétrolière traversant l’Afrique considérée désormais comme vitale pour leurs intérêts stratégiques, une bande allant de l’oléoduc Higleg -Port Soudan (1600 km), dans le sud-est, à l’oléoduc Tchad Cameroun (1000 km) et au Golfe de Guinée dans l’Ouest. Un poste d’observation américain en Ouganda donne aux Etats-Unis la possibilité de contrôler le sud Soudan où se trouve le gros des réserves soudanaises de brut.

Le positionnement américain à Djibouti a en outre pour mission de détecter les groupes terroristes en liaison avec ceux du Moyen-Orient et de servir de plateforme opérationnelle pour sa guerre clandestine contre Al-Qaida en Afrique de l’est, en particulier en Somalie qui a abrité, selon Washington, le comorien Fazul Abdullah Mohammed et le kenyan Saleh Ali Saleh Nabhan, impliqués dans les attentats contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie en 1998 au cours desquels deux cent vingt quatre personnes avaient été tuées.

Al Qaida a procédé à une décentralisation de son mouvement dans une démarche symétrique à la nouvelle doctrine américaine de la furtivité, conférant une large autonomie aux commandements régionaux, en application de la nouvelle stratégie du «combat disséminé» mise en œuvre avec succès par le Hezbollah libanais contre Israël, en 2006. Depuis la reprise des hostilités à grande échelle au Yémen, «Al Qaida» a ainsi procédé à la réunification des deux branches opérant dans la zone, l’Arabie saoudite et le Yémen, pour lancer, en 2008, «Al Qaida pour la Péninsule arabique», s’attaquant aux objectifs stratégiques, l’ambassade de Etats-Unis, en 2008, et un centre de sécurité d’Aden où étaient détenus des membres de son organisation, en juin 2010 en vue de peser sur la pulsion séparatiste des sudistes yéménites et contribuer à délégitimer le pouvoir central. Les Américains considèrent cette branche là comme la plus performante des autres subdivisions de l’organisation mère.

Al Qaida dispose en outre d’une filiale strictement somalienne «les fameux chebab» (les jeunes) qui tiennent la dragée haute au gouvernement pro saoudo occidental de Mogadiscio, se signalant à l’opinion internationale par un raid meurtrier sur l’Ouganda, le 11 juillet 2010, faisant une soixantaine de morts, ainsi que d’une branche maghrébine, faisant la jonction opérationnelle entre le Monde arabe et le Monde africain, «Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI)».Résultante d’un processus de scissiparité, AQMI est la transformation, en janvier 2007, par intégration dans le réseau de Ben Laden du Groupe salafiste algérien pour la prédication et le combat (GSPC), fondé lui-même en 1998 par dissidence du Groupe islamique armé (GIA).

Officiant généralement dans les déserts algérien, malien, nigérien et mauritanien, Al Qaida a mis à profit la porosité des frontières pour étendre son théâtre d’opérations dans la zone désertique du Sahel, pointant désormais le Burkina Faso, dont le président Blaise Compraoré, le négociateur de la libération de l’agent français Pierre Calmatte (Février 2010), vient d’opérer un spectaculaire rapprochement avec les Etats-Unis. L’AQMI a procédé le 24 juillet 2010 à l’exécution d’un otage français, Michel Germaneau, point marquant d’une épreuve de force avec la France dans ce qui apparaît comme une stratégie de tension visant à adresser une sommation à ce qu’il considère être l’islamophobie du pouvoir français depuis le tintamarre médiatique réservé en France aux «caricatures du prophète», sous l’égide du tandem journalistique Philippe Val Daniel Leconte, aux controverses sur le voile islamique, la Burqua et les chaînes de restauration rapide Halal.

II- Une bataille décisive dans l’ordre symbolique contre l’Arabie saoudite

L’implication d’Al Qaida dans le conflit inter yéménite et son environnement somalien a retenti comme un camouflet à ses anciens partenaires, l’Arabie saoudite et les Etats-Unis, en même temps qu’elle souligne la dérision de la stratégie américaine dans son objectif majeur, «la guerre mondiale contre le terrorisme», la mère de toutes les batailles.

A la tête du pays depuis trente deux ans (1978), le président Ali Abdallah Saleh accuse ses rebelles de vouloir renverser son régime pour rétablir l’imamat zayidite, aboli en 1962 à Sanaa, et d’être manipulés par l’Iran. Les Houthistes, quant à eux, se plaignent d’avoir été marginalisés par le gouvernement sur le plan politique, économique et religieux, et demandent le rétablissement du statut d’autonomie dont ils bénéficiaient avant 1962. Ils assurent défendre une identité menacée selon eux à la fois par la politique du pouvoir central, qui maintiendrait leur région dans le sous-développement, et par la poussée d’un fondamentalisme sunnite à l’égard duquel Sanaa entretient souvent l’ambiguïté.

Issus du courant religieux chiite zayidite, les Houthistes habitent sur les hauts plateaux yéménites et notamment la province de Saada, et présentent de nombreuses différences au niveau du dogme par rapport aux chiites duodécimains iraniens. Ils représentent, en 2007, 30 % environ des 22,2 millions de Yéménites qui sont en majorité sunnites. De plus, ils partagent de nombreuses interprétations religieuses avec la majorité sunnite chaféite. Les houthistes dénient toute instrumentalisation de leur cause par une puissance étrangère et insistent au contraire sur l’aide que le royaume saoudien apporterait au président.

La nouvelle guerre du Yémen a éclaté en 2004 à la suite de la capture des principaux chefs houthistes et la mort au combat de leur chef, Hussein Al Houthi, tué en septembre de cette année là par un missile au cours d‘une opération clandestine de la CIA en représailles contre l’attentat contre le destroyer Cole. Hussein, figure de proue du mouvement, a été remplacé depuis lors par son frère Abdul Malik.

Mais au-delà du conflit inter tribal, les yéménites nourrissent de solides griefs à l’égard de l’Arabie saoudite à qui ils ne pardonnent pas l’annexion de trois verdoyantes provinces -Assir, Jizane et Najrane (2), à qui ils reprochent de surcroît d’avoir longtemps entretenu l’instabilité dans le pays en alimentant directement le budget de la défense, contournant ainsi le pouvoir d’état au bénéfice alternatif des deux principales confédérations tribales: les Beni Hached et les Bakil. Cheikh Abdallah Hussein Al Ahmar, homme fort de la tribu des Hached, dirigeant du parti d’Al Islah (la réforme) et Président du Parlement yéménite, passe pour bénéficier des subsides saoudiens dans la nouvelle confrontation.

Le Yémen et l’Irak, les deux pays frontaliers de l’Arabie saoudite, constituent les deux balises stratégiques de la défense du Royaume wahabite, le premier au sud, le second au nord de l’Arabie. C’est dans ces deux pays que l’Arabie saoudite a engagé le combat pour assurer la pérennité de la dynastie wahhabite, à deux reprises au cours des dernières décennies. Le Yémen a servi en effet de champ d’affrontement inter arabe entre Républicains et Monarchistes du temps de la rivalité Nasser Faysal dans la décennie 1960, et, l’Irak, le théâtre de la confrontation entre le Chiisme révolutionnaire et le sunnisme conservateur du temps de la rivalité Saddam Hussein Khomeiny dans la décennie 1980.

Al Qaida au Yémen est en fait un retour aux fondamentaux du conflit de légitimité qui oppose le chef du mouvement à la famille Al Saoud. Oussama Ben Laden se considère détenteur d’une légitimité glanée sur les champs de bataille d’Afghanistan, qui a eu pour effet de valoriser la position saoudienne auprès de ses alliés américains, un rôle que lui dénie la famille Al-Saoud.

Bénéficiant d’une audience certaine tant au sein de l’Islam asiatique (Afghanistan Pakistan) que de l’Islam africain (Sahel subsaharien), Oussama Ben Laden souffre toutefois d’un handicap majeur au sein du noyau historique de l’Islam -le monde arabe- du fait de son passé d’agents de liaison des Américains dans la guerre anti soviétique d’Afghanistan (1980-1990), détournant près de cinquante mille combattants arabes et musulmans du champ de bataille principal, la Palestine, alors que Yasser Arafat, chef de l’OLP, était assiégé à Beyrouth par les Israéliens avec le soutien américain (juin 1982). S’il peut se targuer d’avoir contribué à précipiter l’implosion d’un «régime athée», l’Union soviétique, ses censeurs lui reprochent d’avoir privé de leur principal soutien militaire, les pays arabes du «Champ de bataille», l’Organisation de Libération de la Palestine, l’Egypte, la Syrie, l’Irak, ainsi que l’Algérie, le Sud Yémen, le Soudan et la Libye.

Son autorité de ce fait se heurte sur la scène arabe au charisme d’authentiques dirigeants à la légitimité avérée aux yeux de larges factions du monde arabo musulman, Cheikh Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, le mouvement chiite libanais, auteur de deux exploits militaires contre Israël (2000, 2006), et le Hamas, le mouvement sunnite palestinien, dont l’incomparable avantage sur Oussama Ben Laden réside dans le fait qu’ils n’ont jamais déserté, eux, le combat contre Israël, l’ennemi principal du monde arabe.

-L’autodafé du Coran, une aubaine idéologique, un levier de recrutement pour al Qaida

La destruction par ses alliés talibans des Bouddhas de Bâmiyân (3), dans le centre de l’Afghanistan, en 2001, en aliénant à l’Islam près d’un milliard de bouddhistes, a accentué cette suspicion à son égard. Cet acte prend d’autant plus de relief rétrospectivement que les musulmans font, à leur tour, l’objet d’une stigmatisation avec le projet d’un petit groupe intégriste chrétien de Floride de brûler 200 exemplaires du Coran, le livre sacré des musulmans, samedi 11 septembre, date du 9eme anniversaire des attentats aux Etats-Unis.

Le projet du pasteur Terry Jones, du Dove World Outreach Center, de brûler le Coran a été qualifié de «geste destructeur, mettant en péril les troupes occidentales en Afghanistan», par le président Obama. Il constitue en tout état de cause une aubaine idéologique et pourrait servir de justification a posteriori au raid anti américain d’al Qaida, et, en arguant de l’islamophobie des sociétés occidentales, constituer un levier de recrutement pour l’organisation islamiste, en pleine période de commémoration des attentats anti-américains.

Oussama Ben Laden apparaît rétrospectivement comme le dindon de la farce de l’affaire afghane, dans sa version anti soviétique, dans la mesure où elle a abouti a enfoncé l’allié des pays arabes du champ de bataille, l’Union soviétique, et a renforcé le partenaire stratégique d’Israël, les Etats-Unis. Cinquante mille arabes et musulmans, enrôlés sous la bannière de l’Islam, sous la houlette d’Oussama Ben Laden, officier de liaison des Saoudiens et des Américains, combattront en Afghanistan l’athéisme soviétique dans une guerre financée partiellement par les pétromonarchies du Golfe à hauteur vingt milliards de dollars, une somme équivalent au budget annuel du quart des pays membres de l’organisation pan arabe (4).

En comparaison, le Hezbollah libanais avec un nombre de combattants infiniment moindre, estimé à deux mille combattants, et un budget dérisoire par rapport à celui engagé pour financer les arabes afghans, aura provoqué des bouleversements psychologiques et militaires plus substantiels que la légion islamique dans le rapport des forces régional.

Le raid du 11 septembre 2001 est ainsi apparu rétrospectivement comme une mesure de représailles à cette duplicité en même temps qu’une tentative d’entraîner les Etats-Unis, par la riposte qu’elle ne manquerait pas de susciter, dans une guerre d’usure dans le bourbier afghan. Telle est du moins l’une des interprétations ayant eu cours dans les milieux politiques arabes sur les motivations profondes d’Oussama Ben Laden sur le choix des objectifs de l’attentat du 11 septembre 2001.

L’implantation d’Al Qaida pour la péninsule arabique au Yémen pourrait avoir un effet déstabilisateur sur le royaume, qui «ne sera pas à l’abri d’un effondrement, en cas de chute du régime yéménite», a averti le 17 juillet 2010, le ministre yéménite de l’enseignement supérieur, Saleh Basserrate, déplorant l’absence de coopération de l’Arabie dans le règlement des difficultés économiques du pays (5). L’alerte a été jugée suffisamment sérieuse pour conduire le Roi Abdallah à engager ses forces dans les combats du Yémen, à l’automne 2009, aux côtés des forces gouvernementales, et à surmonter son contentieux avec la Syrie incitant son homme lige au Liban, le nouveau premier ministre libanais, Saad Hariri, à reprendre le chemin de Damas.

Près d’un million de travailleurs yéménites ont été expulsés d’Arabie saoudite en 1990 pour l’alignement du gouvernement de Sana ‘a sur Saddam Hussein dans son contentieux territorial avec le Koweït, conduisant le gouvernement yéménite, dans l’espoir d’obtenir une aide économique saoudienne, à mettre une sourdine à ses revendications territoriales, au grand dam d’une fraction de l’opinion yéménite. L’implication d’un membre de l’entourage familial du Prince Bandar Ben Sultan, fils du ministre de la défense et président du Conseil national de sécurité, dans la réactivation des sympathisants d’Al Qaida tant en Syrie qu’au Nord Liban, dans la région du camp palestinien de Nahr el Bared, a donné la mesure de l’infiltration de l’organisation pan islamiste au sein des cercles dirigeants saoudiens, en même temps qu’elle fragilisait le Royaume vis-à-vis de ses interlocuteurs tant arabes qu’Américains.

Cheikh Maher Hammoud, Mufti sunnite de la Mosquée «Al Qods» de Saida, (sud Liban), a ouvertement accusé le Prince Bandar depuis la chaîne transfrontière Al Jazira, samedi 26 juin 2010, d’avoir financé des troubles au Liban particulièrement contre les zones chrétiennes de Beyrouth dans une opération de diversion, sans que cette déclaration ne soit démentie ou le dignitaire poursuivi en justice, conduisant l’Amérique à déclarer «non grata» Bandar, l’ancien enfant chéri de les Etats-Unis, le « Great Gatsby » de l’establishment américain.

Fait significatif, l’un des responsables d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique n’est autre que l’imam radical Anwar Al-Aulaqi, un homme que les américains désignent comme responsable de la stratégie de communications d’Al Qaida à destination du monde anglophone, via le site en ligne «Inspire». Yéménite né aux Etats-Unis, il a revendiqué comme disciple l’auteur de l’attentat avorté du vol Amsterdam Detroit le 25 décembre 2009, illustration symptomatique de la confusion régnant dans les rapports entre les Etats-Unis et le monde musulman et l’instrumentalisation américaine de l’Islam dans son combat contre l’Union soviétique. Il figure désormais comme objectif prioritaire de la doctrine Obama.

L’ancrage d’une organisation essentiellement sunnite, excroissance du rigorisme wahhabite, sur le flanc sud de l’Arabie saoudite, porte la marque d’un défi personnel de Ben Laden à ses anciens maîtres en ce qu’elle transporte sur le lieu même de leur ancienne alliance la querelle de légitimité qui oppose la monarchie à son ancien serviteur.

Sur fond d‘épreuves de force américano-iranien à l’arrière plan du contentieux nucléaire iranien, Oussama Ben Laden, yéménite d’origine, saoudien de nationalité déchue, a choisi de livrer bataille sur la terre de ses ancêtres.

De porter, dans l’ordre symbolique, sa bataille décisive contre la monarchie saoudienne, qu’il considère comme un renégat de l’islam, l’usurpateur saoudien des provinces yéménites, dans un combat retourné dont le terme ultime devrait être le rétablissement de sa légitimité, à tout le moins la légitimité du label de son organisation en perte de vitesse au sein du Monde arabe. Avec paradoxalement en observateur passif, à dividendes possibles, l’Iran chiite, et, surtout, la Russie évincée de Socotra, qu’il combattit naguère en Afghanistan pour cause d’athéisme.

Références

2- Les trois provinces yéménites de Assir Jizane et Najrane avaient été annexées par l’Arabie saoudite en 1932, annexion ratifiée par l’accord de Taëf de 1934. Le Yémen s’oppose à la reconduction pour vingt ans de cet accord arrivé à expiration en 1992.

3 – Les Bouddhas de Bâmiyân étaient deux statues monumentales de bouddhas debout, excavées dans la paroi d’une falaise située dans la vallée de Bâmiyan du centre de l’Afghanistan, à 230 kilomètres au nord-ouest de Kaboul et à une altitude de 2 500 mètres. Le site tout entier est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le «grand Bouddha» (53 mètres) daterait du Ve siècle, le «petit Bouddha» de la seconde moitié du troisième siècle. Les statues ont aujourd’hui disparu après avoir été détruites en mars 2001 par les talibans.

4 -Mikaël Awad, politologue égyptien, intervention sur la chaîne transfrontière arabe «Al Jazira» 2 février 2010 émission «al Ittijah al Mouakess», le sens contraire».

5- Cf. «L’appel au secours du Yémen à l’Arabie saoudite», éditorial de Abdel Bari Atwane, directeur du journal panarabe «Al Qods al arabi» paraissant à Londres, en date du 17 juillet 2010-07-17aila

Pour aller plus loin

1 -Cf. Arabie saoudite: la grande frayeur de la dynastie wahabite

http://www.renenaba.com/?p=701

2 Cf. Yémen: La lutte pour le pouvoir dans le sud Yémen pro soviétique

http://www.renenaba.com/?p=766/

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