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Friday, May 20, 2011

Tunisie: les dangers...


Abdelwahab EL Hani :


"Les extrêmes sont un danger pour la Tunisie"



Abdelwahab EL Hani, président du parti al-Majd, a été hier( jeudi) l’invité des rencontres politiques de Gnet. Al-Majd, ou "Gloire", a vu le jour après la révolution du 14 janvier, et a été légalisé en mars dernier. Son président fondateur est un ancien militant de l’UGTE, l’Union générale tunisienne des étudiants, à tendance islamiste. Il a quitté la Tunisie au début des années 90, et a continué à militer en dehors des frontières. Abdelwahab El Hani est revenu au bercail après 20 ans d’exil, pour apporter sa pierre à l’édifice démocratique en cours de construction.

Interrogé sur la menace qui pèse aujourd’hui sur la Tunisie, suite aux événements de Rouhia (gouvernorat de Siliana), Abdelwahab EL Hani estime que "la Tunisie est menacée par notre voisin libyen qui essaie de perturber notre transition démocratique, et veut étouffer cet espoir en l’œuf." "La Tunisie est menacée, par d’autres forces de notre entourage régional, issues notamment de l’Algérie", souligne-t-il.


Il cite également "des forces du passé, la mafia avec toute cette agitation lancée par notre ancienne première "drame" de Tunisie, Leïla Trabelsi" Pour Abdelwahab EL Hani, "le terrorisme se nourrit de l’idéologie de la haine, et les partis politiques doivent le dénoncer fermement. On ne peut pas caresser les idées terroristes et intégristes le jour, et les dénoncer le soir". Et d'ajouter : "Certains leaders d’Ennahda sont fermes dans la dénonciation, et d’autres sont en train de caresser un sentiment extrémiste qui existe dans la société. J’accuse certains d’avoir un discours flou sur le terrorisme, il faut être clair, soit on dénonce fermement le terrorisme et l’intégrisme religieux soit on ne le dénonce pas".

S’agissant de son évaluation de la transition démocratique, le chef d’al-Majd explique que ce processus requiert "qu’on mette la main dans la main avec toutes nos divergences pour construire le commun. Nous devons chercher le consensus national, chose que le code électoral ne le permet pas, puisqu’il vise à disperser les voies et à éparpiller les forces". Abdelwaheb al-Hani trouve que notre unité nationale est menacée : "nous devons gérer nos divergences dans un esprit d’adversité politique et non d’animosité, et défendre un projet d’unité nationale qui fait encore défaut".

Selon son opinion, "le gouvernement de Béji Caïd Essebsi n’a pas compris son rôle de gestion des affaires courantes. Même s’il a fait des choses importantes, il reste en deçà du rythme de la révolution". "Il y a des mains invisibles qui gouvernent à la place du gouvernement", dit-il, en évoquant l’affaire de Farhat Rajhi : "Ce qu’a dit Rajhi mérite d’être entendu, dans le cadre d’une commission d’enquêtes indépendante, qui entend Farhat Rajhi, la personne accusée, Kamel Eltaïef, et les membres de l’armée, car, l’apaisement ne vient qu’avec la transparence".

Abdelwahab EL Hani déplore que sa demande pour un échange entre le Premier ministre et les partis n’ait pas été entendue. "Lorsqu’un Premier ministre rencontre les partis qu’il veut et refuse d’en rencontrer d’autres, cela est indécent", relève-t-il. Il appelle le Premier ministre "à garder une posture d’homme d’Etat impartial qui traite à égalité avec tous les partis". Il dit attendre depuis février dernier une rencontre avec le Premier ministre, mais vainement, et dénonce "un manque de transparence terrible du gouvernement".
Le président d’al-Majd formule des griefs envers la haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution. "Cette instance n’est pas transparente, elle regroupe 14 partis sur plus d’une soixantaine, soit le ¼ des partis existants". Il accuse une ONG américaine, soit "The International foundation for electoral systems (IFES)", d’influencer l’instance d’Iadh Ben Achour.

"Cette ONG observe les élections, rédige des rapports d’observation, et fait du conseil pour les systèmes électoraux. L’IFES ne travaille pas forcément que pour la démocratie, elle a orienté les systèmes électoraux vers une situation d’instabilité chronique pour permettre à des forces occultes d'imposer leur diktat dans les pays. Je veux savoir si l IFES a influencé l’instance de Ben Achour. La revendication de transparence est une revendication démocratique", affirme-t-il, déplorant qu’il n’ait pu intégrer cette instance malgré ses tentatives. "Nous avons formulé notre souhait d’intégrer la haute instance, et avons rencontré Iadh Ben Achour, son président, et Ghazi al-Ghrairi, son porte-parole. Nous sommes également allés voir Ridha Belhaj, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, mais on attend toujours. La haute instance fonctionne sur un mode d’exclusion et non sur un mode de consensus national". Selon Abdelwahab EL Hani, "c’est aux Tunisiens que reviendrait la décision de dire qui sont les grands partis, et qui sont les petits. Il y a des partis qui ont un abonnement à la télévision, notre parti n’a jamais été invité à la TV depuis sa création, et moi je n’ai jamais été invité en tant que chef du parti al-Majd". Selon ses dires, "les médias ne sont pas indépendants du pouvoir de l’argent et du pouvoir des forces occultes".


Abdelwahab EL Hani estime que son "nom figure dans l’histoire de l’UGTE, quoique certains veuillent l’effacer". Il dit avoir milité au sein de l’UGTE, à domination islamiste, en tant qu’indépendant. Il déclare avoir des divergences avec Ennahdha et l’accuse du double langage. "Ce mouvement renferme une aile modérée, démocratique et libérale, et une autre aile qui tient le discours des islamistes, de l’Etat religieux et qui cherche à dominer l’institution religieuse à des fins politiques. Ennahdha a intérêt à tenir un discours très clair quitte à se scinder en deux ou trois, un mouvement libéral et profondément démocratique et un parti religieux".

Abdelwahab EL Hani qui se définit "comme un conservateur, pratiquant" présente al-Majd comme "un parti centriste, impliqué dans la construction de la famille centriste, qui veut apporter des réponses concrètes et réelles aux Tunisiens, et sortir du cadre de l’idéologie". Il estime que "l’avenir de la Tunisie doit se construire au centre, car les extrêmes représentent un danger pour la Tunisie".

Face aux critiques qui l’accusent d’avoir été utilisé par l’ancien régime, Abdelwahab EL Hani répond "qu’elles sont le fait d’une armée virtuelle de soldats clonés sur Internet". Il se définit comme un opposant et un résistant de la première heure au régime dictatorial de Ben Ali. "Je n’ai aucun rapport avec le système de Ben Ali depuis la 1ère heure jusqu’à la dernière heure d’exil. "Mais, c’est parce que Abdelwaheb al-Hani dérange, qu’il fait l’objet de ces attaques".
Source: “GlobalNet” Le 20-05-2011

Lien: http://www.gnet.tn/temps-fort/video/abdelwahab-el-hani-les-extremes-sont-un-danger-pour-la-tunisie/id-menu-325.html/

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