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Saturday, August 27, 2011

Libye: Qui est le diable?


Diable !

Par Meriem Benamara


Samedi 27 août 2011, 17h42

Bennabi nous a appris comment duper ces bons musulmans à qui on susurre que si le Diable nous disait que deux et deux font quatre alors que c'est sûrement faux.

Dans la guerre civile libyenne, c'est Khadafi qui joue ce rôle. C'est un être fantasque qui gouvernait son pays comme une affaire privée donc il ne peut qu'avoir tort.

Or quelle est l'équation du problème? Un pays a sombré dans la guerre civile et quelle est la solution? Tout le monde se gargarise de démocratie et d’élections et il est pour le moins étonnant que les rebelles libyens sous l'injonction des Occidentaux aient refusé d'accepter la moindre solution pacifique qui ne pouvait que passer par les urnes. Mais dans ce cas-là comment éviter que le guide libyen ne la transforme en mascarade? C'est là que l'ONU, évitant d'être la Machin qu'elle est actuellement, aurait dû jouer son rôle qui est inscrit dans le marbre c'est à dire proscrire la guerre et toute violence et assurer des compromis qui ne lèsent pas l'essentiel.

Ce n'est que si le régime de Khadafi aurait refusé de souscrire à ces élections qu'une violence légitime pouvait lui être appliquée comme ce fut le cas en Côte d'Ivoire.

La véritable question est quel est l'intérêt des Occidentaux dans cette affaire?

Au fond c'est leur réponse aux révoltes arabes en signifiant aux futurs dirigeants quels qu'ils soient même légitimes qu'ils seront toujours sous leurs menaces et qu'ils pourront aider la moindre rébellion voire la susciter pour détruire n'importe quel pays arabe récalcitrant. Sauf à posséder un budget militaire si important mais aussi si lourd à assumer et encore faudrait-il qu'il soit justifié comme c'est le cas pour la Syrie.

Et ce n'est pas les sujets de division qui manquent dans nos pays comme dans la plupart des pays du monde mais qui, chez ces derniers, peuvent être gérés grâce à l'absence d'ingérence des puissants comme en Irlande et en Espagne par exemple.

Les Occidentaux peuvent compter sur l'ONU et le Tribunal Pénal International devenus de simples outils entre leurs mains grâce à l'hypocrisie de la Russie et de la Chine qui monnayent leur abstention.

C'est ce que les néoconservateurs et évangélistes étatsuniens appellent le "chaos fécond" comme ce fut le cas pour l'Irak voire l'Afghanistan. Cet oxymore entre chaos et fécond n'est destiné qu'à masquer la haine destructrice.

la Libye est un pays de facture récente. Tripoli et Benghazi se sont toujours tournés le dos, la première liant son destin avec l'Ifriquia et le Maghreb et la seconde avec celui de l'Egypte. Les habitants du Djebel Nefoussa ont toujours estimé avoir été ignorés dans la Tripolitaine. La sagesse eut commandé de n'accepter la violence que comme ultima ratio et non comme le premier réflexe pour régler les différents. Cela n'augure rien de bon pour une Libye dirigée par une coalition hétéroclite uni uniquement dans la haine de Kadhafi.

En sus la note sera présentée par les Occidentaux qui sont chez nous les commis d'Israël.

L'erreur de l'Algérie n'est pas d'avoir refusé de crier haro sur le baudet comme tous les traîtres et autres inconscients dans nos pays arabes mais de n'avoir pas su suffisamment aidé le régime de Kadhafi pour montrer aux Occidentaux que le prix à payer serait tellement lourd qu'ils y réfléchiront à deux fois avant de pousser à la guerre à outrance.

Bennabi disait que l'homme post-almohadien, cet être hors de l'histoire qui ne sait ce que les intérêts supérieurs veulent dire, avait encore de beaux jours devant lui.

Et l'affaire libyenne le prouve encore!

Meriem Benamara


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