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Tuesday, December 11, 2012

Séminaire de doctorat: Économies du monde musulman

Sans
              titre
Zone de
          Texte: École doctorale Économie - Panthéon - Sorbonne

          Avec le soutien de la Chaire Éthique et Normes de la Finance

          et du Collège international des Sciences du Territoire

          

          Sans
              titre                                                                                                                                   
 
Séminaire de doctorat
Économies du monde musulman


Coordonné par :
Fatiha TALAHITE  Économiste, HDR, chargée de recherche au CNRS, CRESPPA-GTM (UMR 217 CNRS/ Universités Paris 8).
Saïd SOUAM Économiste, Professeur Université Paris Ouest Nanterre La Défense, chercheur à ECONOMIX (UMR CNRS/Université Paris Ouest Nanterre La Défense), chercheur associé au CREST.
Jean-Yves MOISSERON Économiste, HDR, Chargé de Recherche à l’IRD, UMR 201 « Développement et sociétés »,  IRD/Université Paris 1 Panthéon Sorbonne,  directeur-adjoint du collège international des Sciences du Territoire.
 
Séance 2
Islamisme et mutation rentière du capitalisme
Ahmed HENNI
Université d’Artois
Discutante : Fatiha TALAHITE
 
 
Vendredi 21 décembre 2012, 16h30-18h30, salle S/2
Maison des Sciences Économiques, 106 - 112 boulevard de L'Hôpital, 75013, Paris.
Le séminaire est ouvert au public, sans inscription, et a lieu tous les derniers vendredis du mois (sauf vacances et jours fériés)
 
 
Économiste diplômé de Panthéon-Sorbonne (1975), chargé d’enseignement à Paris-Dauphine, Ahmed Henni, devient en 1982 professeur d’Université à Oran puis à Alger (Algérie). Membre du Conseil de la monnaie et du crédit sous le gouvernement réformateur, c’est en tant que directeur général des Impôts (1989-1991) qu’il met en place une importante réforme fiscale (1990), introduisant en Algérie l'impôt sur le revenu et la taxe sur la valeur ajoutée. Dans les années 1990, il sera professeur à l’université d’Artois.
Dans son dernier ouvrage, Capitalisme de rente : de la société du travail industriel à la société des rentiers, (2012), il analyse comment, depuis les années 70, le capitalisme des pays riches a connu une mutation rentière : il délaisse l'industrie pour s'enrichir davantage par l'usage de monnaies, logiciels, images, sons, nouvelles molécules... Le travail matériellement productif est ainsi relégué dans des contrées exotiques. Les sociétés capitalistes développées deviennent des sociétés rentières, marquées par un affolement rentier des aspirations s'appuyant sur des corporatismes, des communautarismes et nationalismes qui mettent la modernité en échec. Dans Le Syndrome islamiste et les mutations du capitalisme (2007), il montre comment l'islamisme politique, nouveau porte-parole des " déshérités ", ne s'attaque pas à la propriété et au pouvoir économique qui en découle, mais à la souveraineté et au pouvoir politique qui la représente. Quand il devient armé, il exerce une violence meurtrière indifférenciée, visant à démontrer que le pouvoir n'est nulle part souverain. Le fondamentaliste islamiste ne revendique pas la propriété de territoires, mais une redistribution monétaire sans frontières. Dès lors, il entre en conflit avec les souverains en place, en pays d'islam en premier lieu, particulièrement dans les pays pétroliers, en second lieu avec les titulaires de la souveraineté dans le monde, donc avec le centre principal, les États-Unis. Cette dynamique qui anime les islamistes ne relève pas uniquement d'une nostalgie millénariste, d'un désir d'en revenir à l'Empire musulman au temps de sa splendeur. Ahmed Henni montre qu'elle s'inscrit localement dans le fonctionnement rentier des sociétés pétrolières où la richesse est liée au statut des individus. Et qu'elle s'inscrit historiquement dans la mutation mondialisée du capitalisme d'industrie en capitalisme de rente, financière notamment, où les idéologies valorisant les statuts pourvoyeurs de revenus prennent la place des idéologies valorisant le travail de production.


 


-- 
Fatiha TALAHITE
Directrice adjointe du CRESPPA 
Centre de recherches sociologiques 
et politiques de Paris 
UMR 7217 CNRS
59-61, rue Pouchet
75849 Paris Cedex 17

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