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Sunday, May 11, 2014

Libye, François Burgat au secours du “courageux” Belhadj

Libye, François Burgat au secours du “courageux” Belhadj

Le chercheur et spécialiste de l'islamisme, François Burgat, qui dans une autre vie avait commis quelques livres instructifs, a sombré dans le soutien haineux des Frères musulmans, d'un Qatar rétrograde et liberticide et du patron de l'intégrisme libyen, Abdelhakim Belhadj. Le site "Mondafrique" qui a rendu compte, sur un mode critique, de la dernière conférence de cet ancien jihadiste à Paris à Paris, est assimilé par François Burgat à un repère de partisans des dictatures d'antan. La rédaction du site est peinée de voir un intellectuel, hier estimable, tomber aujourd'hui si bas!
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Crédit photo: Tous droits réservés Google Image
Loin des boules puantes lancées à Paris contre lui, le modeste et doux jihadiste, Abdelhakim Belhadj, a retrouvé le train-train et la quiétude libyenne. Celle de Tripoli, ville capitale dont il est le maître. Notre imam a bien fait de choisir le calme, même s’il lui faut de temps en temps ramasser des cadavres sur son paillasson et baisser la tête pour se rendre au Parlement, en raison du dialogue à la kalachnikov qui sévit en Libye. Car, à Paris, derrière lui, le cher Abdelhakim a laissé des cris et des larmes, des hommes en colère.
Burgat, c'est du lourd
Après ce triste départ du voyageur ayant affronté un quarteron de manifestants, nous nous arrêterons sur le cas d’un chevalier émérite, d’un homme d’acier, d’un saint vers lequel il faut tourner son tapis pour connaître le destin du monde Arabe, je veux parler de l’irremplaçable François Burgat. De tous les instituts et organismes qui portent dans leur intitulé les mots 'Moyen Orient' ou 'Méditerranée', Burgat en est. C’est dire si l’homme est savant et important.
Hélas, mon reportage sur la conférence donnée par Belhadj dans l’annexe des éditions l’Harmattan, n’est pas du goût du professeur Burgat. Je suis collé. Burgat préféré les bons élèves comme Nabil Ennasri, son éternel doctorant et ami facho Soral, de l’énervée Fardida Belghoul, de la Vierge Boutin, de la Sainte Bourges et des chrétiens absolus de Civitas. Voilà de bonnes personnes pour  un Burgat qui, s’il se rapproche de Bouddha, pourra bientôt postuler au rang de Père de toutes les Eglises. Mais "Mondafrique" ? C’est pas bien. L’enfer. Le mieux pour en juger est que vous lisiez le compte rendu, écrit par le professeur, après la conférence donnée à Paris par son ami Belhadj :
"Rien n’inquiète plus les membres fébriles de l’association « Dictateurs sans frontière » que de voir des initiatives citoyennes risquer de les priver de l’un de leurs instruments favoris, l’épouvantail du « jihadiste ». L’association a donc choisi d’agiter à Paris mercredi dernier (30 avril) une petite équipe de ses marionnettes. En criant des insultes et en lançant des boules puantes, ils ont tenté de perturber une initiative particulièrement dangereuse à leurs yeux : l’Institut de Recherche sur la Méditerranée et le Moyen Orient avait choisi de donner la parole à Abdelhakim Belhaj, ex- commandant militaire de Tripoli et ex-guérillero anti Kadhafiste à qui la journaliste du quotidien 'Le Monde', Isabelle Mandraud, a consacré un ouvrage d’entretiens. Abdelhakim Belhaj est l’un de ceux qui ont fait le choix courageux d’abandonner la lutte armée, nationale et mondiale, contre les dictatures arabes et leurs sponsors étrangers, pour lui préférer l’action politique légale, au sein d’un petit parti, Al Watan, qu’il a créé.
Les marionnettes étaient conduites par la pitoyable Ginette Skandarani, pour qui les printemps arabes se résument à une insupportable ingérence sioniste dans les rangs de la résistance arabe (dont Bachar, Kadhafi et le DRS algérien sont les héros bien connus). Ses raccourcis suspects à force d’être jusqu’auboutistes ont de longue date réussi à la discréditer, y compris dans le camp dont elle se réclame.
Ginette était accompagnée, pour le registre vocifération, de boules puantes et lever de drapeau vert Kadhafien (si, si, ils ont osé) de deux petits agitateurs hargneux dont l’un a démontré en dix secondes qu’il était à peu près aussi libyen que la Tour Eiffel mais a néanmoins essayé de se faire passer pour un « militant libyen ». Pour compléter la fine équipe, il y avait enfin, « par hasard » bien sûr, un « reporter » bien connu. Il était chargé de donner par sa plume à la dérisoire saynète l’impact qu’elle n’a aucunement réussi à avoir dans la réalité, la réunion ayant imperturbablement continué jusqu’à l’heure prévue. Abdelhakim Belhaj s’est exprimé le même jour au CERI, à l’IEP de Paris, dans un séminaire consacré à l’échange entre les chercheurs et les acteurs politiques des printemps arabes.
Boules puantes, vous avez dit boules puantes"

Ainsi donc, sans même avoir payé cotisation, me voilà membre d’une ONG nommée « Dictateurs sans Frontière » (sic). Merci François pour ce sens du dialogue et de la mesure (un détail, j’aurais quand même mis un « s » à « frontières »).
Burgat, amoureux du Qatar
N’est-il pas épatant de se voir traité d’ami des dictateurs par quelqu’un qui vénère le Qatar au point d’avoir intrigué pour y obtenir un poste d’ambassadeur de France. Ce Qatar si aimé où les esclaves meurent, où les poètes vont en prison, un pays sans État, sans lois ni comptabilité ?
Ainsi, l’article de Mondafrique serait l’outil d’une machine de guerre imaginée par une dame « Skandarini »… C’est elle qui m’aurait assigné la couverture du meeting de Belhadj. Pas de chance, je ne connais aucune Skandarini. Mais, comme dans mon ignorance j’ai quand même la pratique d’Internet, j’ai découvert une militante qui porte le nom de Ginette Hess-Skandari…Pour moi, inconnue au bataillon. Jamais vue, entendue. Connais pas. Grave ce qu’affirme Burgat en aveugle l’homme qui sait, le blanc de blanc, le sachem des sachems. Peut être que si l’Europe avait versé quatre millions au lieu de deux, Burgat aurait vérifié avant de diffamer. Il imagine un complot là où il y a simplement du journalisme (au passage, merci pour m’avoir catalogué comme « reporter », ces guillemets de Burgat me vont comme des galons). Pour avoir publié avec mon ami Nicolas Beau « Le Vilain Petit Qatar », un ouvrage décrié par notre professeur, je connais Belhadj depuis longtemps et était informé de son agenda parisien depuis belle lurette. C’est simple, le merveilleux Belhadj est venu porter la bonne parole, j’y suis allé, ai payé huit euros comme ticket d’entrée, puis suis rentré chez moi pour écrire un article. Voilà. Et la seule Ginette connue de moi, c’est Ginette Neveu, une violoniste morte dans le même avion que Cerdan.
Bugat, ou l'indignation sélective
François Burgat parle peu en revanche du rôle joué par un opulent tunisien, Chafik Jarraya, dans la promotion de l’imam Belhadj. Voilà un homme cousu de lingots, acquis dans des affaires douteuses sous l'ère Ben Ali grace à ses liens avec les Trabelsi. Révolution, Printemps, Jasmin et hop, souple comme un élastique, notre Jarraya se retrouve barbu et supporteur des Frères Musulmans d’Ennahda. Applaudissons, ce ne sont pas les girouettes qui tournent, c’est le vent.
Passé sans encombre du benalisme à la charia, comme d’autres de Mao au Rotary, Jarraya est comme les convertis, il en fait trop et porte tort à ceux qu’il entend glorifier. Ainsi, avec pour seul désir celui de plaire à Dieu, notre Chafik a entrepris de faire de Belhadj, son voisin libyen, un homme providentiel dans l’ancien royaume du roi Idris.  En Tunisie même, Jarraya est le moteur d’un instrument grotesque, le « Comité de Défense de Belhadj ». Notre riche homme d’affaires va rabattre vers Tripoli et Belhadj  tout journaliste, tout écrivain ou supposé tel. Le « Printemps » libyen passé, Abdelhakim est devenu sage comme un ange, capable d’être Gandhi après Kadhafi, parole de Chafik.
C’est étonnant, la France trouve toujours que la laïcité est bonne pour elle et que l'obscurantisme bon pour les autres.

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